> Sweet melody | Pv.Yamasaki Ahito |

C'était une belle journée qui se terminait à présent. Le soleil avait brillé haut et longtemps, cela n'était pas arrivé depuis un bout de temps. En ville, tout commençait à s'endormir. Les habitants rentraient afin de se reposer, les magasins fermaient et doucement la lumière du jour s'éteignait. Il n'y avait que quelques jeunes fétard qui trainient dans les rues, pour eux, la nuit ne faisait que commencer. En revanche, moi, je préfèra rester tranquille chez moi et récupérer de mon éprouvante journée. Du haut de la terasse de mon appartement, je ergardais la ville s'endormir comme chaques soirs. Accoudés aux barrières, je fumais calmement ma cigarette. La fumée qui flottait dans les airs créait une faible source de chaleur que j'appréciais tout de même. Les minutes défilèrent sans que je m'en aperçoive vraiment.

Finalement, je commençais à avoir vraiment froid dehors. Tout en prenant soin de bien éteindre ma cigarette dans le cendrier, je rentra me mettre à l'abri du vent. M'asseyant sur le divan, je jeta un bref coup d'oeil à la pendule. Il n'était que 21h10 environ et je n'avais aucune envie de dormir ici. Après quelques temps de réfléxion, je me décida à aller prendre l'air avant de me coucher. Je me leva et rejoingnis ma chambre pour prendre une veste. J'étais habillé d'un simple jean délavé et troué aux genoux. Comme haut, je portais un T-shirt à manches longues noir avec quelques ecriteaux dessus. J'enfila mon manteau noir et enroula son écharpe autour de mon coup. Avant de sortir, je pris la housse dans laquelle était ma guitare. Et oui, j'avais décidé d'aller faire un peu de musique en plein air.

Une fois près, je sortis de chez moi et me dirigea tout de suite au lac. Je ne sais pas vraiment pourquoi le parc mais j'aime cet endroit calme et paisible. De plus, il n'y a que très peu de personne et à cette heure-ci, il doit être complétement vide alors je serais tranquille pour jouer en paix. Emmitoufflé dans mon manteau et l'écharpe jusqu'au nez, je me rendis le plus vite possible au lac. J'y arriva sans trop de dégats et j'alla sans plus attendre m'asseoir sur une des rives. Par curiosité, je laissa un de mes doigts glisser sur l'eau ; elle était vraiment froide et pourtant, je suis certain que cet après-midi, elle était bonne. Je m'assis en tailleur, face à l'immensité d'eau qui clapotait devant moi. Je sortis ma guitare avec précaution puis la déposa sur mes cuisses, comme à mon habitude. Puis, sans faire attention à ce qui se passait autour de moi, je me mis à jouer quelques notes, puis quelques accords afin de vérifier si ma guitare était accordée. Visiblement, elle l'était. Je ne sais plus quand mais je l'avais accordée.

Je me remis finalement à jouer plusieurs notes mélodieuses. Mes doigts glissaient lentement sur le manche et je ferma les yeux. Ma tête balançait au doux rythme de la musique. C'était une balade. Je l'avais composée il y a quelques temps de cela mais je l'avais vraiment bien réussis. Enfin je trouve. Me laissant emporter par l'ivresse et la mélancolie, je jouais sans plus me rendre compte du temps qui passait.

Quelle journée éprouvantable il fallait le dire. Tous ces marchands dans la rue qui vous proposent leurs produits et font du forcing. Il y en a à chaque coin de rue c’est vraiment fatiguant. Ahito ne leur achetait jamais rien. Il ne voulait pas de leur marchandise. Et puis même, s’il en voulait il n’aurait pas les moyens de s’en payer. Il a déjà à peine assez pour se nourrir.

Il est vrai que chasser les aberrations est très plaisant mais cela ne rapporte pas grand-chose. Il ne fait que les dépouiller de leur argent une fois tués. Après tout, où est le mal ? Il n’en auront plus besoin une fois dans l’autre monde. Mais ces créatures n’ont jamais grand-chose sur elles et puis elles se font un peu plus rare ces temps-ci. Auraient-elles peur de Ahito ? Cela serait étonnant venant de leur part. Elles craignent peut-être le temps actuel ? Aucune idée. En tout cas cette proposition serait possible, le temps étant bien capricieux ces derniers jours. Humide et froid. Qu’est-ce que c’est désagréable. En tout cas, si les aberrations se font rares pour une toute autre raison, Ahito lui a un peu de mal à supporter ce temps. C’est vrai après tout, c’est très désagréable de dormir dehors avec une température si faible. Et puis il risque de tomber malade. Mais ça ne fait rien. Il dormirait dehors comme chaque jour depuis plusieurs années maintenant. De toute façon il n’avait pas les moyens de se payer une chambre à l’hôtel.

Malgré ce froid, ce soir encore il dormirait à la belle étoile. Ce n’est pas une simple nuit dehors qui l’achèverait. Mais où dormir ? Il se posait la question. S’il dormait dans la rue, il risquerait d’être volé. Il n’arriverait pas à dormir il resterait toujours sur le qui-vive. Il lui faut un endroit désert. Oui. Un endroit désert… Mais lequel ? L’idée de passer la nuit auprès du lac lui traversa alors l’esprit. C’est un endroit paisible où il fait bon vivre, isolé, peu visité et la présence d’eau à proximité est très relaxante. C’est décidé, il irait au bord du lac pour passer la nuit.

Une fois arrivé à l’entrée du lieu qui abritait le lac Ahito se sentit bien. Quelle ambiance agréable. Le garçon se mit à marcher pour atteindre l’une des rives. Les arbres plantés un peu partout autours attirèrent l’attention d’Ahito. Ils feraient un bon appui. Il en choisit un au hasard. Il s’installa au pied de celui qui était le plus proche de l’eau. Il s’assied alors et remonta ses genoux à son torse. Il s’emmitoufla dans son manteau, mis ses gants et remonta son écharpe autant qu’il le pu sur son visage. Il avait froid et se frottait les bras avec ses mains pour se réchauffer. Il ne ferma pas les yeux tout de suite, préférant encore admirer le paysage de nuit. C’est alors qu’il aperçut une silhouette au loin. Il pu distinguer qu’il s’agissait d’un garçon, plutôt de grande taille. L’inconnu s’installa sur l’autre rive, une sacoche dans le dos. Il joua quelques instants avec l’eau pour finalement sortir une guitare de la fameuse sacoche. Il joua quelques notes, sans doute pour voir si son instrument était accordé, puis se mit à jouer une balade. Quelle douce mélodie. Ahito resta immobile quelques instants remarquant que le garçon en face de lui ne l’avait pas vu. Ses vêtements étant de couleur noire et lui recroquevillé il était normal que le garçon ne le voit pas. Il ne voulait pas qu’il s’arrête de jouer en le voyant se lever. Mais finalement la tentation fût trop forte. Le châtain se leva et commença à se diriger doucement vers le musicien. Une fois arrivé à ses côtés, il s’installa juste à côté de lui tout naturellement, comme s’il été venu avec lui et qu’il s’était simplement levé pour se dégourdir les jambes.

Le vent soufflait un peu plus que tout à l'heure depuis quelques minutes. Par-dessus ma musique, j'entendais les feuilles des arbres frissonner derrière moi. Les faibles raffales sifflaient dans les airs mais cela ne me posait aucun problèmes, au contraire. J'aimais beaucoup ce son qu'est le souffle de l'air en pleine nuit. Mais à vrai dire, je n'écoutais pas plus le vent que les notes qui enivraient l'athmosphère. Je n'avais plus envie de bouger. Je n'avais plus envie de me prendre la tête avec mes problèmes quotidiens que crééent mes dons de démons. Si seulement je pouvais m'en passer une bonne fois pour toute ... Enfin bon, ma musique me faisait oublier ces petits tracas habituels et j'aurais voulu vivre cette séreinité éternellement. Mais rien n'est éternel.

Mes yeux étaient toujours clos, profitant de chaques instants qui s'offraient à moi. La nuit était vraiment le moment le plus reposant de la journée. Je ne suis pas sûr que cette phrase soit très logique mais elle reflétait bien mes pensées. Enfin bon, après tout, on s'en fiche d'être logique ou pas tant qu'on est est comprit. Mais revenons à nos moutons. Je continuais de jouer comme si ma vie en dépendait. Ce sentiment de mélancolie avait envahit l'endroit et je ne pensais plus à rien d'autre. Soudain, sans que j'y fasse attention, je rouvris les yeux et je vis qu'un jeune homme était assit près de moi. A cause du noir, j'avais un peu de mal à voir les détails de son visage. Il était châtain et, lui aussi, emmitoufflé dans un gros manteau.

Je cessa de jouer et resta le regarder. Mais depuis quand était-il là ? Je ne l'avais même pas vu arrivé et je l'avais encore moins sentis s'approcher de moi ! Pourtant, avec mes dons, je repère souvent les gens mais là rien. Je devais être bien trop absorbé par ma musique et cela m'avait affaiblit mais tant pis car ce jeune homme n'avait pas l'air méchant. Enfin j'espère. Je sortis de mes pensées puis je demanda au nouvel arrivant ;

« Depuis quand êtes-vous là ? Je ne vous ais pas vu arriver. »

Ce n'était pas ce qu'il y avait de mieux pour engager une conversation mais ce fut les seuls mots qui sortirent de ma bouche. Et puis, mon ton n'était pas celui de quelqu'un d'énervé, au contraire. J'étais calme et j'avais parlé comme n'importe qui l'aurait fait.

Ahito n'avait vraiment pas pu s'en empêcher. Il savait que s'il se levait le musicien se serait arrêté de jouer. Mais... C'était comme s'il ne contrôlait plus ses jambes. La musique l'avait envouté et lui avait fait perdre le contrôle de son corps. Pourtant la musique ne lui avait jamais fait cet effet là. Mais, à y penser l'inconnu aussi attirait Ahito. Il s'était donc levé et dirigé dans la direction du garçon. Il avait contourné le lac en peu de temps pour se retrouver à ses côtés. Il avait ressentit le besoin de se trouver plus près, d'entendre la mélodie un peu plus forte. Ne voulant pas rester debout, déjà bien fatigué et ne voulant pas avoir l’air bête comme ça, il s'était assis à côté de lui et s'était mis à regarder le paysage en face de lui. Il était tellement absorbé qu'il ne ressentait même plus le froid qui l'attaquait quelques instants plus tôt. Le vent lui carressait le visage. S'il avait encore était sous son arbre il se serait sans doute dit que le vent était glacial et il se serait encore plus emmitouflé dans son manteau. Mais là... Ce vent paressait plus une douce caresse. Le son qu'il entendait faisait totalement différer ses sens. C'était vraiment bizarre. Il ne s'était même pas soucié de savoir qui était cet homme, à quel "groupe" il appartenait. Mais il ne voulait pas rompre cet instant délicieux qu'il dégustait avec plaisir. Il n'avait même pas regardé le visage du musicien. Il respira une bonne bouffée d’air frai et pure. En effet, le lac était l’un des derniers endroits non pollués de la ville. Le garçon s’arrêta soudainement de jouer, laissant ainsi place au son lui aussi agréable du vent dans les feuillages. Le silence resta présent encore quelques instants puis l’inconnu se mit à parler.

« Depuis quand êtes-vous là ? Je ne vous ais pas vu arriver. »

Le ton de la voix de l’inconnu était agréable à l’oreille. Il n’avait pas l’air paniqué, ni énervé. Ahito plaça ses mains sur le sol, légèrement décalées à l’arrière de son dos et se mit à regarder le ciel. Il ouvrit la bouche et se mit à parler lui aussi.

« Depuis combien de temps je suis près de ce lac ou bien depuis combien de temps je suis installé à vos côtés pour vous écouter jouer ? »

Le garçon détourna un peu la tête et regarda de côté pour pouvoir voir ce fameux guitariste. Il avait les cheveux aux épaules, dégradés et coiffés de façon à ce que certaines mèches remontent un peu. La couleur de ses cheveux était châtain. Ses yeux noires était légèrement maquillés et ses lèvres bien dessinées. Une fois le visage un peu mieux distingué Ahito reprit une position un peu moins "cool" et se remit en tailleur les mains sur ses genoux.

« Non plus sérieusement. Cela doit bien faire une bonne dizaine de minutes que je me trouves dans ce lieu. En revanche, cela ne fait que quelques instants que je suis assis à côté de vous. Veuillez d’ailleurs m’excuser de m’être installé ainsi mais lorsque vous vous êtes mis à jouer je n'ai pas pu m'empêcher de m'approcher. Vous jouez vraiment très bien ! »

Ahito laissa un petit sourire se dessiner sur ses lèvres. Un sourire qui n’avait pas été présent depuis un bon bout de temps déjà et qui était apparut sans qu'il ne s'en rende vraiment compte.

Le jeune homme à mes côtés avait prit une position relaxée. Assit sur l'herbe et les mains posées au sol dans son dos, il semblait profiter du temps de la soirée. Frais et doux, il était agréable et j'aimais tout particulièrement ce genre d'athmoshpère. Enfin bon, là n'est pas la question et après tout, tout le monde s'en fiche que j'aime ou non les soirées comme celle-ci.

L'inconnu me répondit avec une question qui se voulait sûrement déroutante. Je ne réagis pas quand il l'eut posée. Il semblait amusé de la situation mais moi je n'en faisait pas un cas particuliers. Je profita du silence pour le regarder un peu mieux. Châtain lui aussi, ses cheveux étaient plus courts que les miens. Il les avait sûrement frisés car les japonais ont les cheveux lisses en général. Son visage et plutôt rond et ses lèvres pulpeuses donneraient envie à plus d'une personne. Mais ce qui attira le plus mon attention chez lui ce fut ses yeux. De magnifiques yeux foncés entourés d'un large trait de maquillage noir, comme les miens sauf que lui, le résultat était plus viril que mon maquillage efféminé. Je suis certain que de loin il a dut me prendre pour une femme mais peu importe. Le jeune homme tourna lui aussi son visage vers moi ce qui mit fin à ma contemplation. Il se redressa et ajouta que ça devait faire dix bonnes minutes qu'il était là mais que ça ne faisait que quelques intants qu'il était à mes côtés.

Après avoir donné ces quelques détails, il me demanda de l'excuser d'être venu et ajouta qu'il n'avait pas put s'en empêcher en entendant ma mélodie. Puis il me complimenta sur ma musique. cela me vint droit au coeur car cette chanson je l'avais écrite pour ma mère. La seule personne que j'ai vraiment aimé et que j'ai n'ai pas été foutu de protéger. En plus, c'est moi qui l'ai tué.

« Merci beaucoup. Et puis, ne vous excusez pas, ce parc est à tout le monde, vous avez le droit d'aller où vous le souhaitez. »

Je garda ma guitare sur ma cuisse. Même si elle n'était qu'un objet, sa présence m'était réconfortante. Mais il y avait un détail qui me dérangeait ; j'avais peur que l'inconnu se mette trop prêt de moi. En effet, à cause de mes dons, si il avait le malheur de me toucher, j'aurai encore un de ses visions que j'ai habtiuellement. Lui ne s'apercevrais de rien mais moi, je verrais sûrement une bonne partie de sa vie privée et ça je n'en ai aucune envie.

» Yamasaki Ahito est dans la place \\o/